L’impact du travail de FFC dans la vie des femmes pygmées en territoire de Masisi au Nord-Kivu.
Des femmes et des jeunes filles autochtones pygmées de Mubambiro et Shasha ont été formées sur la santé sexuelle et reproductive par l’organisation Foyer de développement pour l’autopromotion des pygmées et indignes défavorisés (FDAPID) avec l’appui financier du Fonds pour les femmes congolaises (FFC).
A en croire Desanges Mayenga, chargé du genre et enfants et droits aux ressources naturelles au sein de FDAPID, c’est depuis le mois de décembre 2022 que plus de 60 femmes reçoivent des notions sur la santé sexuelle et de la reproduction, de la planification familiale, des méthodes contraceptives, des notions ainsi que des stratégies de lutte contre les violences sexuelles et celles basées sur le genre.
“Nous avons remarqué que la plus part de fois les autochtones pratiquaient une vie sexuelle sans mesurer les conséquences de ces pratiques sur leur vie dans l’avenir , il y’a des adolescentes qui étaient obligées d’abandonner les cours parce qu’elles se retrouvaient soit enceintes, il y’a des femmes au foyer qui avaient des enfants tout le temps sans savoir comment espacer les naissances mais grâce à ce projet nous sommes venus sensibiliser et informer les communautés sur comment pratiquer une vie sexuelle de façon responsable, aux femmes au foyer comment espacer les naissances “, a déclaré Desanges Mayenga de FDAPID,une structure partenaire du FFC.
Et de poursuivre:”malgré les stress suite à l’insécurité,ces femmes et jeunes filles ont été outillées sur les méthodes contraceptives et continue avec la pratique . Elles sont même en train de vulgariser les messages à d’autres femmes.”
Des bénéficiaires de ce projet en cours dans le territoire de Masisi ont exprimé leur satisfaction de voir cette formation venir apporter des réponses aux différentes questions que les pygmées se posaient autrefois sur la sexualité.
“J’ai appris comment je dois me protéger, par exemple avant de faire des rapports sexuels avec un homme désormais je dois prendre le préservatif, et cela me protège pour ne pas être victime des infections sexuellement transmissibles, avant nous n’utilisions même pas le préservatif et ignorions totalement ses avantages . Après plusieurs séances sur la santé sexuelle et reproductive, je me suis décidée de vulgariser le message aussi auprès de mes amies. D’ailleurs actuellement chaque fois lorsqu’il s’agit de mes règles, j’utilise le cotex que je n’utilisais pas avant”, a témoigné Justine Mubaha, une jeune fille autochtone pygmée.
Occasion pour elle de plaider en faveur d’une catégorie de la population dans un village a une dizaine de kilomètre de son milieu “nous souhaitons que ces séances de sensibilisation continuent car plusieurs jeunes femmes pygmées comme moi font encore face à plusieurs défis liés à l’hygiène menstruelle et a une sexualité responsable “.
De l’autre côté, c’est Alice Muhindo,mère de 9 enfants qui s’est dit satisfaite de ces formations “importantes” pour les communautés pygmées car c’est une première pour des femmes et jeunes filles autochtones de suivre ce genre d’enseignement.
Elle a par ailleurs indiqué qu'”à travers ces sensibilisations, je sais déjà comment me protéger car avant nous étions là juste avec des grossesses sans aucun calcul, pour moi par exemple avoir beaucoup d’enfants m’a rendu pauvre, je n’ai pas le moyen de les scolariser, de prendre soin d’eux aussi, ça m’arrive de travailler pour 2.000 ou 3.000 francs congolais et avec 9 enfants il est difficile de couvrir tous les besoins de mon ménage “.
Cette formation qui va de décembre 2022 jusqu’à ce jour a été scindé en deux étapes, d’abord le renforcement des capacités des 15 paires éducateurs dont 10 femmes et 5 hommes autochtones pygmés ressortissants de Mubambiro et Shasha afin d’être capables de sensibiliser d’autres femmes, jeunes filles et adolescents à travers des causeries éducatives sur la santé sexuelle et reproductive.
Ces activités en faveur des femmes et jeunes filles autochtones pygmées sur la santé sexuelle et reproductive sont organisées en partenariat avec le Fonds pour les femmes congolaises (FFC), un partenaire de taille engagé pour la promotion de droits économique et sexuels des femmes en RDC.