L’Association pour la Protection de l’Enfance (APEC) encadre depuis début juin 2024 une vingtaine de femmes et jeunes filles déplacées du camp de Kanyaruchinya. Avec les fonds du Fonds pour les Femmes Congolaises (FFC), ces bénéficiaires produisent des savons liquides et solides.
Venues des territoires du Nord-Kivu pour fuir la guerre entre l’armée loyaliste et le M23, ces femmes ont élu domicile dans le camp de Kanyaruchinya depuis plus d’une année. Elles ont été confrontées à plusieurs défis, notamment le manque d’eau potable, de nourriture, manque d’abris, etc. Selon Anifa Safi, la coordinatrice de l’APEC, cette initiative vise à renforcer l’autonomisation financière des femmes déplacées. Elle explique que l’aide apportée en nourriture, vêtements et eau n’était que temporaire et ne suffisait pas à combler leurs besoins sur une longue période.
L’APEC a pris donc l’initiative de leur apprendre un métier pour qu’elles puissent subvenir aux besoins de leurs familles de manière durable. « J’avais très mal lorsque, après leur avoir fourni des habits et plaidé pour une assistance humanitaire, tout était fini en un mois sans aucun changement dans leur vie. Cela m’a profondément touchée et m’a donné l’idée de leur apprendre à pêcher afin qu’elles ne meurent plus jamais de faim », confie Anifa Safi
Nous avons rédigé un projet en leur faveur et l’avons soumis au Fonds pour les Femmes Congolaises. Quelques jours plus tard, le projet a été sélectionné. « Aujourd’hui, je me sens fière d’avoir initié cette activité dont bénéficient 20 femmes et filles. Cela leur a permis de renforcer leur estime de soi, de ne plus mendier et de se prendre en charge de manière convenable », conclut la coordinatrice de l’APEC.
Au total, 20 femmes ont été formées à la fabrication de savons. Elles ont été sélectionnées en tenant compte de leur vulnérabilité dans les camps. Bien que beaucoup de cas nécessitent de l’aide, seules 20 femmes ont pu être prises en charge par le projet.
Maimuna Zawadi témoigne : « Moi, je suis veuve. Mon mari a été tué par les rebelles lorsque nous fuyions la guerre. Une fois à Goma, je n’avais aucun refuge à part maman Anifa, la coordinatrice de l’APEC. Je bénis le jour où elle est venue nous former sur l’autonomisation financière et nous a promis de revenir plus tard. Gloire au Seigneur, elle est revenue avec de bonnes nouvelles et des matériaux pour nous aider à mettre en pratique ce que nous avions appris. Aujourd’hui, je suis fière de transformer des savons liquides et solides et de les vendre à un prix abordable autour du camp. Cela me permet de subvenir aux besoins de ma famille et d’épargner pour de grands projets dans l’avenir. Cette initiative m’a également aidée à renforcer ma confiance en moi et m’a transformée physiquement. Nous sommes désormais parmi les femmes déplacées les plus propres du camp. Mon souhait est que ce projet atteigne plus de femmes et jeunes filles vulnérables dans ce camp de Kanyaruchinya et dans d’autres camps de la province du Nord-Kivu. »
Il faut savoir que le Nord-Kivu compte plus de 7 millions de déplacés répartis dans 18 camps de la province. Plus de 4 millions de femmes et jeunes filles nécessitent des activités génératrices de revenus pour renforcer leur autonomisation financière.
Il faut donc intensifier les plaidoyers pour renforcer les subventions du Fonds pour les Femmes Congolaises.
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