Grace à l’appui financier du Fonds pour les Femmes Congolaises, une vingtaine des jeunes filles sourdes et muettes sensibilisées sur l’hygiène menstruelle
Notre partenaire Famille Heureuse Famille Unie, a outillé plus de 20 jeunes filles sourdes et muettes, en âge de procréer sur la sexualité responsable et l’hygiène menstruelle.
Ces informations partagées avec ces jeunes sur la santé sexuelle et reproductive ont eu un impact positif sur la compréhension des questions qui jusqu’à ces jours restent des sujets non aisément débattus en famille. Le manque d’informations autour de ces questions rend plusieurs jeunes filles victimes des grossesses précoces les exposant ainsi à un regard de rejet dans la communauté, et aux maladies sexuellement transmissibles. Ces notions liées à la santé sexuelle et reproductive ont été de grande utilité aux bénéficiaires, surtout lorsqu’ ‘il s’agit de bannir le tabou et les stéréotypes sur la menstruation, aussi, de limiter les grossesses précoces et enfin, de prévenir les infections sexuellement transmissibles.
Dans les pays en voie de développement, l’hygiène menstruelle est l’un des problèmes auxquels les jeunes filles et femmes en âge de procréer font face.
Premièrement du point de vue économique, chaque mois les femmes et jeunes filles doivent se procurent d’une bande hygiénique coutant en moyenne 1$ cela est un coût énorme qui équivaut au taux du jour avec lequel vit la population en RDC..
Deuxièmement la perception des membres de la communauté, surtout de l’agent masculin sur de cette question qui demeure un tabou. Plusieurs efforts de sensibilisation et messages positifs sont faits pour le changement des perceptions autour de la question de l’hygiène menstruelle.
Les conditions d’hygiène menstruelle sont directement liées aux problèmes auxquels les femmes se trouvent obligées de faire face, en particulier dans les pays en développement. Le silence actuel sur la menstruation des femmes et des adolescentes remet désormais en cause une des informations importantes qu’elles devaient savoir, celle concernant leur propre corps, leur santé, leurs droits à l’éducation et enfin, concernant le respect de la dignité et des droits de la personne humaine. Chacune d’entre nous a droit à l’autonomie corporelle. La possibilité de s’occuper correctement de son corps pendant les règles est une partie essentielle de cette liberté fondamentale. Pourtant, selon UNFPA l’on estime que 500 millions de personnes n’ont pas suffisamment accès aux produits d’hygiène menstruelle ni à des structures sanitaires adaptées.
Dans le monde, une femme sur trois n’a pas accès à des toilettes propres. L’hygiène liée le plus aux menstrues semble être ignorée dans toute allure par les professionnels des secteurs de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène (EAH), n’omettant pas ceux de la santé et de l’éducation.\UNFPA
Tenant compte de tous ces défis en vive croissance, le Fonds pour les Femmes Congolaises (FFC), dans sa thématique sur la santé sexuelle et reproductive, a subventionné plus de 40 organisations à travers la RDC.
La cible sensibilisée qui nous a paru la plus marquante est celle constituée des jeunes filles sourdes et muettes notamment, qui sont encadrées par la structure Famille heureuse, Famille unie, située dans la ville de Kinshasa.
Cette structure a mis un accent particulier sur cette catégorie de personnes parce que selon elle, elles étaient marginalisées vu leur état d’handicap, cause de quoi recevoir les informations sur la santé sexuelle et reproductive comme tout le monde, pour elles, n’était que de minimale évidence.
« Cette idée m’est venue en tête lorsqu’un jour ma cousine qui était sourde et muette a eu ses premières règles, elle ne savait pas quoi faire ni même pas par où commencer. Dans les rues du quartier, tout le monde se moquait d’elle. Impuissante que j’étais, je ne savais pas comment relayer l’information et comment la guider. Je l’avais juste regardé et lui avais par la suite donné mon écharpe afin qu’elle s’en serve comme couverture.
Depuis ce jour, l’idée d’encadrer les jeunes femmes sourdes et muettes et leur donner l’information liée à la santé sexuelle et reproductive m’était arrivée, je l’ai ensuite développée non seulement pour cette cause, mais surtout pour leur apprendre de petites activités génératrices de revenu dans le but d’assurer leur autonomisation financière, » explique Madame Kyakimwa Florence, coordonnatrice de la structure Famille heureuse, Famille unie.
« Je suis le seul enfant de genre féminin de ma famille et muette. Dans ma classe, j’ai eu mes premières règles. J’étais encore âgée de 14 ans, en premier cycle d’orientation. L’incident que je n’oublierai jamais m’est arrivé un jour à la 5ème heure lorsque je tentais de demander à plusieurs reprises la permission au professeur (enseignant) pour que j’aille aux toilettes après avoir remarqué que j’avais déjà des taches sur ma jupe d’uniforme sans le savoir. Toute la classe s’était mise à se moquer de moi, moi ne comprenant pas pourquoi. Du coup, je m’étais retournée et voici une amie qui me signalait directement de ce qui se passait. J’avais pris fuite jusque dans les toilettes, mon caleçon était rouge plein de sang. J’avais vraiment peur parce que je n’avais jamais entendu parler de ça à part les fois où l’on nous disait à l’école qu’une fille qui a ses règles peut tomber enceinte et est désormais mâture. Ils ne nous avaient jamais dit avant, comment gérer ces instants, les douleurs commençaient à s’intensifier au niveau de mon bas ventre, j’avais très mal. Après un moment, j’étais sortie du côté des toilettes et avais directement pris une moto jusqu’à la maison. Orpheline de mère et première fille, je m’étais retrouvée seule devant 4 garçons, mes frères cadets.
Ne sachant pas à qui me confier, j’avais fait appel à une amie, celle qui me parlait de famille heureuse, famille unie. C’est au travers d’elle que j’avais eu toutes les explications avant que je n’intègre moi-même la structure.
Aujourd’hui, je suis sensibilisatrice, dotée d’une bonne formation sur les notions liées à la santé sexuelle et reproductive. J’ai appris à confectionner les bandes hygiéniques et cela m’a permis de venir en aide à plusieurs jeunes filles sourdes et muettes lors de leurs premières menstruations.
On se doit de beaucoup travailler pour bannir les stéréotypes de ce genre et les mythes sociétaux qui font barrière à l’accès de filles à l’école pendant leurs menstrues. » Conclue Stella Safi, écolière formée sur la santé sexuelle et reproductive.
FFC soutient Famille heureuse, Famille unie et de nombreuses petites organisations similaires dans tout le pays. Nous contribuons ainsi au développement de la jeune génération en mettant l’accent sur l’inclusion et l’égalité.