En novembre 2024, la République Démocratique du Congo et le Bureau Conjoint de Nations Unies aux Droits de l’homme ont procédé à la présentation du Prix des Droits de l’Homme des Nations Unies 2023 « Mme Julienne Lusenge », une militante de premier plan pour les droits des femmes et la paix.
Les cérémonies se sont tenues dans plusieurs provinces, avec des événements marquants, à Bunia le 26 novembre, à Beni le 28 et à Goma le 30 novembre. Ces célébrations ont suivi une première cérémonie à Kinshasa le 27 juillet 2024.
Julienne Lusenge, présidente du conseil d’administration de l’ONG “Solidarité Féminine pour la Paix et le Développement Intégral” (SOFEPADI) et Directrice exécutive du Fonds pour les Femmes Congolaises, a été honorée pour son engagement exceptionnel en faveur des droits humains et des droits des femmes, particulièrement dans les régions en conflit à l’EST de la RDC. Ce prix, qui lui a été décerné le 15 décembre 2023 à New York, reconnaît plus de 40 ans de lutte pour la justice, la paix et l’égalité des sexes.
Célébrations en Provinces
Les événements en province ont été marqués par la présence de nombreux officiels et militants des droits humains. À Bunia, le chef de bureau de la MONUSCO Ituri a décrit Julienne Lusenge comme “l’exemple vivant d’une guerrière avec un parcours d’une étoile“. Il a ajouté que “Madame Lusenge, avec son ONG SOFEPADI, est distinguée par son engagement courageux pour dénoncer les violations, accompagner les victimes et plaider en faveur de leur épanouissement“.
À Beni, le représentant du chef de bureau BCNUDH a salué Lusenge comme une femme ayant contribué à la paix, à la sécurité et à la dignité des femmes. Adam Salami a loué son courage et sa détermination, affirmant que les Nations Unies ont reconnu le travail de Julienne Lusenge et sa contribution au respect des droits des femmes en RDC.
Lors de la cérémonie à Goma, la cheffe de bureau du BCNUDH a déclaré : “Pour célébrer les défenseurs des droits de l’homme et l’énorme valeur qu’ils accordent aux sociétés du monde entier, l’Assemblée générale des Nations Unies a créé le prix des droits de l’homme en 1966. Ce prix est l’occasion non seulement de reconnaître publiquement les réalisations des lauréats, mais aussi d’envoyer un message clair de soutien aux défenseurs des droits humains dans le monde entier.”
Des actions également reconnues par la representante du Gouverneur de province de l’Ituri, Madame Jeanne Alasha, le maire de Beni, le commissaire superieur Jacob NYOFONDO et le représentant du gouverneur du Nord-Kivu, Me Ashile KALWENE.
Dans son discours, Julienne Lusenge a également rappelé la persistance des défis auxquels sont confrontées les femmes dans l’Est de la RDC. Elle a déclaré : “Je fais tout pour mobiliser les ressources, pour venir en aide à ceux qui sont dans des difficultés. Il faut que les dirigeants de la région des Grands Lacs comprennent que les souffrances ont trop duré. Ce qui m’agace le plus, c’est l’injustice et l’impunité.”
Lusenge a souligné l’importance de la responsabilité individuelle dans la lutte pour les droits humains : “On amène le bourreau et, quelques temps après, on le libère ; donc c’est anéantir les efforts. Si chacun fait bien son travail, nous allons avancer.”
Elle dédie ainsi ce prix à toutes les femmes congolaises courageuses qui se battent pour leurs droits et leur dignité, malgré les souffrances.
Plusieurs participants ont témoigné du travail de plaidoyer pour une paix durable et une justice équitable dans cette région marquée par des décennies de conflits. Pour les femmes de l’EST, le combat de Julienne Lusenge reste une source d’espoir et de résilience. Elle devient la première femme africaine à recevoir ce prix, rejoignant ainsi des figures de renom.